Une mise à sac bien trop festive

Triton contemplait l’auberge érigée là quelques semaines plus tôt. Les vitres étaient explosées, des tabourets avaient été envoyés à travers et gisaient lamentablement à terre. En tendant l’oreille on pouvait entendre le chant joyeux des vandales.

Mais l’édifice tenait le choc, fier et indestructible.

Le sorcier soupira, tout cela était tellement futile. Il se tourna vers ses compagnons qui attendaient avec impatience le moment où ils pourraient aller se venger de leurs ennemis.

‘Allons-y. Et aucune pitié. Ils savaient à quoi ils s’exposaient lorsqu’ils l’ont fait.’

Sans un bruit, le petit groupe se dirigea jusqu’à la porte, avec toute la discrétion dont ils savaient faire preuve. En se rapprochant, Triton discerna les paroles de leur chanson…des paroles bien étranges.
Il fit un petit geste à Egrimm qui n’en attendait pas plus pour s’élancer à l’intérieur, suivis de près par Stayz, Louhi, Evera et Alizea.

La salle principale de l’auberge était méconnaissable. Les tables renversées, les bouteilles d’alcools cassées, les miroirs brisés. L’ambiance chaleureuse qui avait pu exister n’était plus là.
Déjà les ennemis tombaient sous les coups, tant ils furent surpris par la vitesse et la violence de l’assaut.
Les autres Reikon restés en retrait entrèrent à leur tour, dans un concert de cri, et investirent les étages supérieurs afin d’en déloger les occupants indésirables.

On ne pouvait pas vraiment parler de bataille, car ce fut à sens unique.
Les uns après les autres, les Seizons perdaient la vie. L’abus de raku ne les aidait guère et la mise à sac de l’auberge les avait vidés de leur force.
Malgré cet état de faiblesse de ses adversaires, Triton, tout comme ses camarades, ne leur fit aucun cadeau. Ils avaient souillés leur lieu de repos, ils ne méritaient aucune pitié.

Mais étrangement, il remarqua que chacun d’eux s’écroulait un sourire aux lèvres, comme heureux de son sort. Comme si perdre la vie ne les préoccupait pas, tant ils s’étaient amusés.
Le sorcier eut le temps de reconnaître Nul, avant que le corps de celle-ci ne s’évapore pour rejoindre son château où elle renaitrait. Sans doute avait elle été l’investigatrice d’une telle mission sans retour.

Soudain plus aucun bruit ne se fit entendre. Le combat était déjà terminé.
Il s’adressa à Egrimm qui descendait les escaliers, l’épée ruisselante de sang.

‘Des pertes de notre coté ?’

‘Evera a été sévèrement touchée par un trio qui ne se laissait pas faire, ainsi que deux autres jeunes combattants. Les mages s’activent déjà autour d’eux.’

Tout en acquiesçant, le roi se dirigea vers le comptoir où il réussit à trouver une bouteille de liqueur qui n’avait pas connu le même sort que les autres.
Stayz en bon intendant guidait les Lynskois venu spécialement pour remettre en état la bâtisse. Les dégâts seraient vite réparés, les cicatrices ne seraient pas profondes.
Alizea s’activait autour des cadavres restants, leur faisant les poches avec un professionnalisme impressionnant, avant que ceux-ci ne s’évaporent à leur tour.
Hijo, assit sur une table prit la parole.

‘Ils n’avaient aucune chance de détruire notre auberge. C’était stupide, à se demander ce qui leur a prit...’

Alors, Triton se retourna, son verre à la main qu’il leva au niveau de ses yeux, l’air vaguement pensif.

‘Ils étaient fous, c’est sur. Mais ils étaient heureux, et maintenant, ils sont morts. Buvons à leur santé...’





Histoire de pas oublier cette attaque suicide des CDD/NPR sur l'auberge. C'était bien sympa

Alizea, après un inventaire complet des poches des cadavres se retourna vers son roi:

"Triton, ils sont tous aussi pauvre..."


Puis elle choisi un cadavre parmi tant d'autre, un sorcier seizon a qui elle avait discuté pendant la bataille. Elle l'emmena dans un coin, puis quelque temps plus tard sortie son couteau.
Elle aurait un nouveau trophée à accrocher à son mur.

Un groupe de guerriers sans peur (c'est peut être là leur plus grande qualité mais aussi leur plus grand défaut) et sans reproche, s'activaient pour mettre à sac l'auberge de leurs ennemis préférés.

Tout en sifflotant, chantant, et en rigolant, ils y allaient de bon cœur, tous ensemble.
Ne se souciant pas des regards tapis dans l'ombre, ils enlevèrent quelques tuiles, une poutre qui leur avait donné du fil à retordre, envoyèrent valser les chaises à travers l'édifice...

Un message d'intimidation et de dissuasion leur arriva.
Ils en rièrent tellement qu'un jeune couple amoureux ne put s'empêcher d'inaugurer l'une des chambres par une nuit d'amour passionnel.

Ils ne purent arriver au but ultime qu'ils s'étaient fixés.
Mais tandis qu'ils succombaient aux coups de leurs assaillants au bout d'une semaine, les rires continuaient de résonner dans ce sombre édifice où le sang avait coulé.