histoire sur les royaumes combattants

A l’époque des royaumes combattants, de l’an 640 à 900 sur le calendrier de l’empereur, existaient 7 royaumes guerroyant pour réunifier « Tiàn Xia ».(Tout ce qui trouve sous le ciel).Ces 7 royaumes étaient dirigés par des êtres célestes les guo long ou plus connus sous le nom de dragons. Ceux ci sont nés lors de l’éclatement du royaume créé par les dynasties précédentes et dirigé par leur père zhou long qui éclata en même temps que son royaume en plusieurs petits royaumes. Il y avait alors des centaines de guo long et les guerres s’enchaînant plusieurs furent dévorés par leur frères jusqu’à ce que seuls les 7 dragons connus sous les noms de Qin Long, Qi Long, Chu Long, Han Long, Wei Long, Zhao Long et Yan Long furent suffisamment puissant pour se contenir les uns les autres seuls ou avec des alliances.

Le royaume du Qin sous le contrôle de qin long tire sa puissance en partie de son organisation militaire et du respect des lois inculqué à ses citoyens.

Le royaume du Qi quand a lui possède une bonne armée mais tient sa puissance de son influence culturelle reconnue dans les 7 royaumes.

Le royaume du Chu quand a lui est le plus vaste et possède la plus grande armée mais elle ne connaît pas la même organisation que l’armée du qin qui est particulièrement redoutable.

Le royaume du Han est reconnu comme une puissance diplomatique en revanche son armée est très faible et sans alliance ce royaume ne mettrai pas longtemps à tomber.

Ensuite le Wei est un royaume en conflit interne entre son administration et la religion. Le royaume devient de plus en plus sous le contrôle des religieux mais les fonctionnaires luttent pour garder le pouvoir.

Le royaume du Zhao est la puissance commerciale du zhongguo (7 royaumes).Il est aussi le plus grand éleveur de chevaux et a de bons contacts avec les xiongnu (barbares vivant hors des 7 royaumes).

Le royaume du Yan quand à lui sombre dans l’anarchie et beaucoup de hors la loi et mercenaires s’y réfugient. D’ailleurs ceux ci sont souvent payés pour combattre aux côtés de l’armée du Yan.

C’est dans cet univers hostile où vivent hommes et êtres surnaturels que se déroule la vie des royaumes combattants.

Dans le royaume du Yan, la vie du village de Fuyu était paisible jusqu’au décès du shifu (maître en arts martiaux) Ding Zhenlane en l’an 878 qui laissa le village sans protecteur et personne ne pouvant protéger le village. Cette tâche fût alors confiée à son unique élève qui était resté au village Ma Zhijiang mais celui ci n’avait appris que les bases du maniement des différentes armes existant dans le zhongguo et beaucoup restait à apprendre pour celui ci.

A peine âgé de 23 ans lorsqu’il devint shifu malgré lui, le jeune homme brun avec ses cheveux courts souvent en bataille et ses yeux verts qui reflétaient la sérénité malgré la difficile tâche que représentait l’entraînement des jeunes du village savait se faire respecter. En effet bien que d’aspect chétif il avait une musculature qu’il avait su développer ainsi que son maniement des différentes armes afin de ne pas craindre les élèves qui se rebelleraient contre lui.D’ailleurs malgré son jeune âge sa réputation de shifu commençait à être reconnue dans les villages des alentours.

Un jour un élève particulier du village de Solun lui fût confié et c’est ici que le destin de Ma Zhijiang changea. Il sut tout de suite que ce nouvel élève était différent et qu’il possédait quelque chose que les autres n’avaient pas et que très peu de shifu possédaient. Il ne se demandait pas si l’élève pourrait un jour surpasser son maître mais plutôt à quel point il pourrait l’aider à développer sa puissance.

Dans le village de Solun vivait un jeune homme à peine âgé de 14 ans plutôt bien développé pour son âge. Au milieu de son teint asiatique on pouvit voir ses yeux aussi sombres que les ténèbres qui réclamaient la vengeance de ses parents tués par une bande de brigands recherchés dans les 7 royaumes.

Le chef du village décida pour les 14 ans de ce jeune gaillard de l’emmener dans le village de Fuyu pour qu’il suive un entraînement auprès du shifu Ma Zhijiang. Le jeune homme dont la tignasse brune ne parvenait pas à cacher son regard remplit de haine et de rancœur envers les meurtriers qui avaient rendus sa vie difficile accepta sans hésité de rejoindre son shifu dont il avait beaucoup entendu parler en bien.

Il étudia 5 longues 2 longues années avec celui ci et les jeunes du vilage de Fuyu quand arriva un personnage inconnu à Fuyu. Son maître alla le voir et revint ensuite dans son école annoncer aux élèves que cet étrange était venu ici pour le remplacer dans ses fonctions. Ma zhijiang voulait apprendre lui aussi des plus grands shifu mais il ne pouvait pas partir ainsi. Il se tourna vers Gang et de son air le plus ferme lui ordonna de préparer ses affaires :

« Tu n’as plus rien à faire dans ce village. Prépares tes affaires et suis moi je pars à la découverte du zhongguo et nous prendrons le temps de traquer tes démons. »

Fu Gang entendant cela se hâta d’aller préparer de quoi voyager sans trop se charger car la marche pour arriver à son but sera longue. Il prit néanmoins le temps d’enfiler son chang pao le plus épais et de se recoiffer car pour lui une nouvelle vie en compagnie de son shifu allait débuter. Il allait enfin pouvoir assouvir sa soif de vengeance.

Zhijiang finit de préparer ses affaires ainsi que de quoi manger quelques jours puis rejoint Gang sur la place principale du village. Les deux hommes firent leurs adieux à tous les villageois qu’ils côtoyaient tous les jours et prirent la route vers l’ouest. Devant eux s’étendant des paysages dans lesquels ils venaient s’entraîner régulièrement mais dans lesquels ils ne passèrent que très peu de temps avant de déboucher sur des terres inconnues. Ils firent face à de vastes plaines verdoyantes dans lesquelles on n’apercevait pas la moindre trace d’animaux sauvages. Cela s’expliquait aisément puisque cette route était le chemin principal entre Ji capitale du Yan et Handan capitale du Zhao.

Zhijiang et Gang marchèrent en prenant le temps chaque jour de se perfectionner dans l’art du combat au travers des plaines et collines, traversant un village de temps en temps sans même s’y arrêter. Au bout de trois jours ils atteignirent un massif escarpé par lequel leur chemin devait passer. Le shifu demanda à son élève de faire une halte. Gang obéit à son maître et ne put s’empêcher de le questionner.

« Pourquoi s’arrêter maintenant alors que nous avons repris notre route il y a à peine une demi heure ? »

Zhijiang le regarda quelques secondes et s’enquit de répondre à son habitude de manière posée et sereine.

« Tu sais que le Yan est peuplé de nombreux brigands, voleurs et autres larrons en tous genres. Cet endroit est propice aux embuscades et avant que nous y avançons j’ai un cadeau pour toi. »

Le maître fouilla dans le sac qu’il avait préparer et en sorti une chui.(masse d’armes avec un manche d’environ 60 cm)

« Depuis que j’ai commencé à t’entraîner j’ai remarqué que le maniement de cette arme t’attire beaucoup malgré la complexité de son maniement. Je t’en fait cadeau prends en bien soin et elle pourra te sauver la vie. »

Devant un tel cadeau Gang ne su exprimer sa joie que par :

« Merci Ma shifu. Merci beaucoup Ma shifu. »

Suite à cela le shifu avec sa qiang (lance de un mètre quatre vingt avec une pointe en métal) qu’il gardait dans sa main droite depuis le début de voyage commença à avancer et son élève fit de même.

Gang et son maître avançaient prudemment guettant le moindre bruit à travers ce petit massif aux bords escarpés. Leur pas était lent et leurs sens étaient en alerte prêt à faire réagir chaque membre de leurs corps en cas de danger détecté. Et soudain un bruit se fit entendre.

Un homme venait de crier. Ils comprirent tout de suite que cet homme était en détresse et qu’il était proche d’eux malgré l’écho important que renvoyant les falaises. Sans hésiter ni même se regarder les deux acolytes se mirent à courir en direction des hurlements de douleur qu’ils avaient entendu.

Ils ne mirent que quelques secondes à trouver ce qu’ils cherchaient. L’homme était allongé au sol pendant que huit autres le rouaient de coup de pieds. En s’approchant pour aider l’homme en détresse, un des agresseurs les vit et prévint les autres. Ils sortirent leurs bishou (poignards) et se mirent face à leurs deux adversaires.

« Vous auriez mieux fait de rester chez vous.» dit l’un des bandits.

« Nous ne vous laisserons pas en vie. »

Sur ce les bandits se ruèrent sur leurs nouveaux adversaires. Zhijiang prit sa qiang et la pointa dans la tête du premier arrivant avant d’effectuer des manœuvres circulaires avec son arme dans le seul but de tenir ses adversaires à distance. Gang quand à lui repensa à l’assassinat de ses parents en voyant ce que ces bandits avaient fait subir à cet homme. La haine s’empara de lui et emporté par sa colère il leva sa chui au dessus de sa tête. D’un mouvement vif et précis il frappa de sa droite vers sa gauche et de haut en bas en assommant deux de ses assaillants.

Malgré la mort de trois de leurs semblables les autres bandits ne s’en soucièrent pas le moins du monde et continuaient la lutte. Ils voyaient que la protection offerte par l’homme à la qiang était très bonne aussi se mirent ils à trois sur lui mais ils ne parvenaient pas à s’en approcher. Pendant ce temps les deux autres tentaient de toucher Gang au moment ou sa chui toucha le sol mais celui ci fit une roulade pour esquiver et se releva avec sa chui dans les mains.

Tout en se protégeant Zhijiang assénait des coups à ses adversaires avec le manche de sa qiang pour ne pas trop se découvrir alors que Fu Gang qui venait de se relever fit une attaque latérale toujours de droite à gauche sur le plus proche de ses adversaires et pivota sur lui même pour profiter de la vitesse de son arme et fracasser le crâne d’un quatrième adversaire.

Profitant d’un court instant pendant lequel ses trois adversaires détournèrent leur intention suite au massacre de Gang, le jeune shifu empala un de ses adversaires avec sa qiang puis en désarma un autre.

L’homme désarmé ne tenta pas de fuir. Il se dirigea vers son arme mais avant même de l’avoir à portée de main un terrible coup de masse lui fut asséner par Gang.

Zhijiang quand à lui para la contre attaque de son adversaire qui voulait profiter de ce moment pendant lequel la garde du maître était abaissée. Mais cette parade instinctive avec le manche de son arme lui permit de tout d’abord repousser son adversaire avant de profiter de l’allonge de son arme pour lui crever les deux yeux. Il finit ensuite par achever le bandit qui le suppliait de mettre fin à ses jours.

Le combat terminé ils se dirigèrent vers l’homme qui pendant le combat c’était adossé contre la falaise.

Une fois arrivés à son niveau ils observèrent l’individu de petite taille. Il portait des vêtements sombres ainsi qu’un chapeau de forme conique qui dissimulait les traits de son visage. Voyant ses sauveurs, l’homme enleva son chapeau laissant apparaître un visage plutôt laid sur lequel une grande cicatrice nette traversait son œil gauche. Cela ne l’empêchait pas de voir correctement avec ses deux yeux aussi verts que le jade qui fixaient à présent les personnes qui venaient de le sauver.
Le jeune shifu lui demanda alors :

« Voulez vous que je vous aide à vous relever ? »
« Merci beaucoup de votre aide mais cela devrait aller maintenant. J’ai juste besoin de quelques minutes pour récupérer. »

Gang une fois calmé prit la parole à son tour.

« Vous avez eu de la chance que nous passions par ici sinon vous ne seriez plus de ce monde. »
« Oui c’est vrai mais ces hommes me traquent depuis plusieurs jours. Au fait je m’appelle Huang Chen Lun. »

Sur ce zhijiang lui répondit :

« je suis Ma Zhijiang et voici mon élève Fu Gang. Puis je vous demander pourquoi ces hommes vous traquaient ? »

Chen Lun ne fut pas gêné par cette demande et s’expliqua sans attendre.

« Je débute dans ma carrière d’assassin et ma première mission consistait à abattre le chef de ces bandits. Suite à ma réussite ils se sont lancés à ma poursuite. Sans votre aide jamais je n’aurai pu reprendre ma route vers le petit village de Nao pour récupérer mon dû. »
« Il se trouve que Nao est sur notre route peut être pourrait on vous accompagner ? »
« Ce serait avec joie »répondit le jeune assassin au shifu.

L’assassin se releva avec l’aide de ses nouveaux compagnons de route puis ils commencèrent doucement leur route vers Nao.

Gang aidait Chen Lun à marcher car ses blessures le gênait encore. Ils avançaient à un rythme assez lent. Leur petit voyage vers la ville de Nao se déroulait au travers de plaines et de collines verdoyantes. Le troisième jour de marche ils aperçurent une dizaine de chevaux sauvages qui galopaient dans ces vastes étendues.

Le quatrième jour de marche le petit groupe croisa un marchand qui voyageait sur sa charrette accompagné de quatre gardes du corps. Ils les saluèrent et continuèrent leur chemin sans s’attarder plus longtemps.

Dans la soirée ils atteignirent le village de Nao et se rendirent à l’auberge afin d’y passer la nuit. N’étant pas très riches pour le moment ils prirent une paillasse dans la salle commune. Ensuite ils mangèrent du millet avec du poisson de rivière et accompagnèrent leur repas d’un verre de soja. Leur repas achevé ils se rendirent dans la salle commune et dormèrent.

Les trois compagnons se réveillèrent en plein milieu de l’heure du dragon (8h00). Zhijiang alla commander de quoi déjeuner à l’aubergiste et en profita pour lui régler les 40 dao dus par le groupe. Quelques minutes plus tard ils furent servis dans la pièce principale de l’auberge. Ils se contentèrent du thé et des figues qui leur avaient été apporté puis quittèrent l’auberge. Chen Lun leur demanda alors :

« Pouvez vous m’attendre avant de continuer votre route ? J’aimerai vous accompagner dans votre voyage je trouverai certainement plus de quoi vivre à Handan que dans ce petit village. »

Devant cette demande le shifu et son élève se regardèrent. Gang acquiesça de la tête et son maître donna alors son accord à l’assassin.

« Vous nous trouverez à la sortie du village nous allons en profiter pour nous entraîner. »,ajouta le jeune maître de sa voix posée.

Voyant que Chen Lun partit en courrant les deux hommes se dirigèrent vers la sortie du village. Chen Lun qui allait mieux suite à cette bonne nuit passée sur une paillasse certes peu confortable mais plus reposante que la dureté du sol se rendit dans les petites rues de Nao. Il fit bien attention que personne ne l’avait suivi puis entra dans une petite maison qui semblait inhabitée depuis de nombreux jours déjà. Lorsqu’il referma la porte l’obscurité était presque complète et Chen Lun préféra sortir son bishou (poignard qui peut être lancé).

Il avançait prudemment selon les indications qu’il avait reçu au moment ou il a accepté le contrat. Tout d’abord il longea le mur de droite puis arrivée à une porte pour changer de pièce la franchit avant d’aller tout droit. Au milieu de la pièce se trouvait un escalier que Chen Lun grimpa en essayant d’être discret mais le grincement des marches résonna dans toutes la maison tellement les marches étaient anciennes. Une fois en haut il marcha droit devant lui jusqu’au mur et partit sur sa gauche. Il traversa un corridor qui ne débouchait nul part il était arrivé dans un cul de sac.

Il était prévenu et cherchait maintenant près du sol le mécanisme qui permettait de bouger un pan du mur. Après quelques secondes de tâtonnement dans le noir il réussit enfin à déclencher le mécanisme. Le mur du fond bougea laissant place à une pièce éclairée où l’homme qui l’a embauché l’attendait. Celui-ci l’invita alors à le rejoindre.

« Venez asseyez-vous. Alors comment s’est déroulée votre mission ? »

Chen Lun commença alors à glisser sa main gauche dans sa poche puis la ressortit en cachant l’objet qu’il tenait dans sa main. Il posa sa main sur la table qui se tenait devant lui, posa l’objet et ensuite retira sa main.

« Voici l’amulette que ce gredin portait. Elle est tachée par son propre sang. »

« Très bien dans ce cas voici ce que vous avez gagné. »

L’homme sortit une petite bourse en cuir et la tendit à Chen Lun.

« Ces 500 dao sont à vous. A une prochaine fois. »
« Merci mais je ne pense pas rester dans le coin pour le moment. »

L’homme lui tendit une torche pour que Chen Lun puisse sortir plus facilement qu’il n’était entré.

Pendant ce temps là, Gang et Zhijiang s’entraînait au maniement de leur arme devant quelques élèves du shifu local qui étaient aussi bien impressionnés par la vitesse d’exécution de Zhijiang avec sa qiang que par l’habileté dont gang faisait preuve avec sa chui. Voyant que plus de monde se rassemblait autour d’eux pour admirer leur maniement ils demandèrent au shifu local des épées en bois. Ils obtinrent ses épées du shifu et commencèrent un combat improvisé. Ce petit spectacle plut aux différents villageois et pour récompenser les deux combattants donnèrent quelques pièces.

Ils venaient de gagner une trentaine de dao. En attendant leur nouvel ami ils s’assirent à même le sol et récupérèrent de leurs efforts. Cela faisait bientôt une petite heure que leur ami était parti quand ils l’aperçurent s’approcher d’eux. Celui s’excusa d’avoir été aussi long puis les trois hommes se remirent en route.

Zhijiang, Gang et Chen Lun discutaient tout en continuant leur route vers Handan afin de faire plus ample connaissance. Ils traversaient de longues plaines qui ne finissaient pas. Quand ils regardaient à l’horizon ils ne voyaient que la continuité des plaines et aucun village dans lequel se ravitailler. Comme toujours Gang et son shifu s’entraînaient chaque jour pour perfectionner leurs talents martiaux. Pendant ce temps là, Chen Lun lui s’entraînait au maniement de son bishou et à l’élaboration de certains poisons basiques très utiles dans son métier d’assassin.

Au bout de cinq jours de marche les vivres commençaient à diminuer mais les compagnons avaient la chance de quitter les plaines pour traverser une forêt de bambou. Ils y dormirent mais montèrent la garde chacun leur tour pour ne pas être attaqués par des bêtes sauvages. Dès l’aube Zhijiang s’enfonça seul dans la forêt à la recherche d’une proie.

Il lui fallut à peine le temps de préparer un feu pour tomber nez à nez avec un renard. Le shifu commença donc à attaquer l’animal avec sa qiang mais celui-ci était agile et évitait les assauts répétés. L’animal reprit ses appuis et bondit sur Zhijiang qui se jeta à terre sur son côté droit tout en utilisant sa qiang pour toucher l’animal.

L’animal était toucher à sa jambe arrière gauche et avait du mal à tenir debout. Zhijiang quand à lui se releva et acheva l’animal qui tentait de fuir en boitant. Fier de lui le jeune shifu ramena la dépouille du renard et Gang fit un feu pendant que Chen Lun s’occupait de dépecer leur prochain repas.

Le repas fut copieux et le reste de la viande fut gardé pour le soir. Ils reprirent leur chemin dans la forêt de bambou et arrivèrent devant une maison en ruine qui se tenait en plein cœur de la forêt. Ils s’approchèrent quand soudain une voix se fit entendre.

« Arrêtez-vous. », cria une voix provenant de leur droite. Les compagnons se tournèrent vers l’endroit d’où venait le bruit. La voix semblait provenir des buissons. Par prudence ils sortirent leurs armes et s’avancèrent lentement. La voix se fit à nouveau entendre avec un ton autoritaire qui les fit stopper net :

« Rangez vos armes et venez vous cachez vous pourriez tout faire échouer. »

Gang répondit avec un certain énervement.

« Et pourquoi devrions vous écouter vous ne vous êtes même pas présenté. »
« Nous en parlerons mais venez vite vous mettre à couvert. »

Zhijiang regarda Gang puis Chen Lun et leur fit un signe de tête en direction du buisson. Ils rangèrent leurs armes et finirent le trajet qui les menait au buisson puis tombèrent nez à nez avec un jeune homme d’une vingtaine d’années.

Le jeune homme leur demanda de se taire et d’observer ce qui se passait près de la maison. Une créature étrange sortait de la maison. Celle-ci était très laide et laissait apparaître deux cornes d’une trentaine de centimètres, son visage et son corps étaient complètement fripés. Autour de son torse on pouvait voir une lanière de cuir toute ensanglantées sur laquelle un crâne était accroché. La créature décharnée semblait attirée par un étrange objet en bois qui pendait accroché à une tige de bambou.

Soudain un homme surgit de nul part. Son visage était caché par ses vêtements amples sur lesquels divers signes mystiques étaient apparents. Il profita du fait que la créature soit sous le charme du talisman qu’il avait placé sur le bambou pour commencer son rituel de destruction des démons et esprits. Au bout de quelques minutes la créature disparut et l’essence vitale de ce démon était complètement dissipée. L’homme s’approcha ensuite du buisson.

« Vous pouvez sortir ce démon ne causera plus jamais de problème à personne. »

Les quatre hommes sortirent de leur cache et les présentations commencèrent.

L’homme qui venait de faire disparaître le démon prit la parole :

« Je me présente je suis Mai Ah Huat et voici mon élève Ren Kime à qui j’enseigne l’art d’exorciser les fantômes et autres créatures surnaturelles. »

Comme il en était de coutume Zhijiang présenta ses compagnons de route aux deux exorcistes. Gang ne put s’empêcher de questionner Ah Huat sur la créature qu’il venait d’éclipser de la réalité en quelques minutes.

« Quelle était cette étrange créature dont l’aspect ressemble à peine à une silhouette humaine ? »

« Cette créature est un Emo (démon) connut sous le nom de démon ogre. Ces créatures sont réputées pour leur sadisme et la violence dont elle font preuve lorsqu’elles rencontrent une victime potentielle. »,lui répondit le shifu exorciste.

Il regarda quelques instants en direction de Kime d’un air pensif puis se remit à parler.

« Pourriez-vous me rendre un service même si nous nous connaissons à peine jeune shifu ? »

Zhijiang le regarda d’un air surpris :

« Un service ? »

« Oui, je dois rejoindre un groupe d’exorcistes expérimentés pour affronter une armée d’Emo bien plus terrifiants que celui que vous avez vu il y a quelques instants et je ne peux pas me permettre d’emmener Kime avec moi. J’ai promis de le protéger c’est pour cela que je ne peux l’emmener. »

« Dans ce cas il n’y a pas de problème vous pouvez partir tranquille il n’a rien à craindre avec nous. »

Ah Huat avait l’air soulagé de cette réponse puis il se mit à chercher quelque chose sous ses vêtements amples. Enfin il sortit une épée en bois de saule qu’il remit à Kime.

« Tu as déjà beaucoup appris auprès de moi maintenant il va falloir que tu continues seul ton apprentissage. Ce jeune homme aura besoin de toi mais pour le comprendre tu devras d’abord développer tes facultés spirituelles. », ajouta t-il en observant Gang dont il savait que la destinée était peu commune pour un simple mortel.

Ah Huat et Kime se firent leurs adieux et Ah Huat se hâta de partir.

Une fois Ah Huat parti Kime commença à enlever le sac qu’il portait en bandoulière puis il enleva ensuite son ample chang pao noir. Ensuite il commença à fouiller dans son sac à la recherche d’un objet bien précis. Zhijiang l’interrompit quelques secondes :

« Que fais tu il va être tant que nous reprenions notre route pour rejoindre la grande cité de Handan. »

« Désolé mais je dois faire quelque chose avant que l’on parte. Cela ne devrait pas prendre le temps de boire un saké. »

Il reprit sa recherche à l’intérieur du sac puis en sortit une pierre à encre et un pinceau. Il commença alors par frotter son pinceau contre la pierre à encre et ensuite il prit son chang pao et commença à dessiner un signe ésotérique dessus. Kime rangea ensuite son matériel, remit son chang pao puis regarda ses nouveaux compagnons et dit :

« Nous pouvons y aller, maintenant je peux commencer seul mon apprentissage d’exorciste. »

Le petit groupe se remit en marche à travers la forêt de bambou mais la curiosité de Chen Lun interrompit le silence qui régnait sous l’ombre apportée par la hauteur des bambous.

« Quel est cet étrange symbole que tu as dessiné sur ton chang pao ? »

« Ceci est un signe ésotérique ou peut être que le mot rune vous parlera plus. Celui que j’ai dessiné signifie que mon apprentissage avec un shifu exorciste est achevé et qu’il est temps pour moi d’apprendre de nouveaux talents par moi même. »

Suite à cette réponse Chen Lun acquiesça pour faire comprendre à Kime qu’il avait compris. Au bout d’une demi heure de marche ils sortirent enfin de cette forêt pour retrouver des plaines qui s’étendent à perte de vue et Gang avec un petit rictus regarda son maître et laissa échapper à voix basse :

« Et c’est reparti …. »

Depuis le début de leur aventure il est vrai que les plaines étaient le décor le plus familier à Zhijiang et Gang. Les seules fois où ils avaient quittés ce décor ils avaient des rencontres plus ou moins heureuses. Cependant ils continuaient à avancé dans cette nouvelle plaine qui semblait plus interminable que les précédentes.

Le chemin devenait à peine visible. Celui-ci était recouvert par des touffes d’herbes d’une dizaine de centimètres. Les pas se faisaient de plus en plus lourds et difficiles à chaque fois que l’épaisse verdure accrochaient les pieds des quatre voyageurs. Ils marchèrent ainsi une bonne dizaine de jours tout en prenant soin de s’occuper des tâches nécessaires à leur survie pour arriver enfin à l’abord d’une colline.

Les quatre hommes aperçurent alors un poste de garde dans lequel quatre soldats revêtus d’armure en cuir surveillaient les va et vient dans cette région du zhongguo. Lorsqu’ils aperçurent ces nouveaux arrivants ils se regroupèrent et s’approchèrent d’eux leur yue à la main. ( lame de hache montée sur un manche de 1.80 mètre avec une pointe au bout)

L’un d’eux demanda alors d’un ton sec autoritaire :

« Vous êtes à la frontière entre le Zhao et le Yan veuillez décliner votre identité si vous souhaitez continuez votre route. »

Zhijiang commença à sortir des documents qui lui servaient de papiers d’identité et les autre firent de même sans se faire prier. Le garde les regarda hâtivement sans vraiment y prêter attention puis les leur rendit.

Une fois le contrôle effectué ils passèrent le poste de garde les uns derrière les autres puis se remirent côte à côte pour reprendre leur route. Leurs premiers pas dans le royaume du Zhao se firent dans les collines et le changement par rapport aux plaines leur était agréable même si la marche était plus ardue du fait des montées et descentes répétées.

Les jeunes gens apprenaient à mieux se connaître au fil des jours et à entretenir et développer leurs compétences physiques et mentales. La marche dans les collines devenaient éprouvante et les pauses se faisaient régulières pour permettre de s’économiser car Handan était encore à plusieurs jours de marche.

L’ascension d’une nouvelle colline commença quand Kime entendit le bruit d’un animal. Ce bruit était facilement identifiable. C’était le hennissement d’un cheval et celui venait de derrière la colline. Plus ils arrivaient du haut de la colline, plus le hennissement semblait accompagné. Une fois au sommet de la colline cette impression se confirma.

En effet ils avaient vu sur une vaste plaine dans laquelle plusieurs chevaux sauvages se dégourdissait et buvaient dans une étendue d’eau alimentée par plusieurs petits ruisseaux. Le groupe se rendit alors près du point d’eau afin de se ravitailler en eau fraîche en puisant celle-ci, où elle semblait la plus pure.

Les chevaux s’étaient reculer en voyant ces êtres qui leurs étaient différents s’approcher. En revanche ils n’avaient pas remarqué la présence d’une jeune femme qui elle avait profité de la venue des quatre compagnons pour se fondre au sein d’eux. Elle commença à caresser l’un d’eux qui fut légèrement surpris mais ne s’enfuit pas.

La jeune femme commença à passer une corde autour de l’encolure de l’animal et sans serrer celle-ci l’amena vers le point d’eau. L’animal ne résista pas le moins du monde et suivit la demoiselle. Il se mit à se désaltérer car il se sentait en sécurité en compagnie de cette étrange inconnue.

Quelques minutes plus tard, d’autres chevaux assoiffés se rapprochèrent et eux aussi se mirent à boire. Gang, Chen Lun et Kime restait pétrifié de bonheur par le spectacle unique qui leur était offert. Ils ne voulaient pas apeurés les chevaux et être privés de cette chance unique de pouvoir caresser des chevaux sauvages. Zhijiang quand à lui s’approcha doucement de la jeune femme.

Celle-ci se retourna vers le shifu laissant apparaître un visage d’une grande beauté. Ces yeux étaient si bleus qu’ils faillirent troublé le maître pourtant habituer à rester impassible. Malgré ce léger faux pas il se reprit de suite et continua d’ausculter le visage de la jeune femme. Son nez était d’une finesse rare et sa bouche semblait aussi agréable que le goût de l’eau fraîche.

Et que dire de sa chevelure brune qui pendait à hauteur de ses hanches. Cette femme ne laissait pas Zhijiang indifférent ni ses autres compagnons d’ailleurs. Le maître lui adressa soudain la parole :

« Bonjour comment avez vous pu approchez ses chevaux ? »

La jeune femme se mit à rire en entendant cette question qu’elle avait déjà entendu à maintes reprises.

« Je m’occupe de chevaux avec mon père depuis que je suis toute petite et il m’a appris à les approcher. Je m’appelle Niu Meixia et vous ? »

Zhijiang un peu gêné de ne pas s’être présenté ne tarda pas à rattraper son erreur en présentant tout le groupe. Il remarqua d’ailleurs sur le chang pao blanc de meixia une tête de cheval sur laquelle était marqué NFK et comprit bien vite ce que cela signifiait.

« NFK est le haras que tient votre père n’est ce pas ? »

« Oui en effet ce sont les initiales de mon père Niu Foon Kien. D’ailleurs je dois lui ramener une dizaine de chevaux. Voulez vous m’aidez à les attacher ils ne fuiront plus maintenant. Vous pourrez passer la nuit chez nous vous avez l’air d’avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil. »

Zhijiang regarda en direction de ses compagnons qui semblait moins vigoureux qu’au début de leur voyage malgré cette pause. Il accepta alors l’offre de Meixia et à 5 ils ne mirent pas longtemps pour passer une corde autour du coup des chevaux. Meixia leur indiqua ensuite le chemin jusqu’au haras de son père.

Arrivés au haras NFK, Meixia prévint ses parents qu’ils avaient des invités pour la nuit. Son père la prévint alors que le médecin devait passer lui aussi dans la soirée et qu’il aurait besoin de son aide. Une fois cela fait elle mena les jeunes gens au dehors pour leur faire visiter le haras et leur montrer les chevaux que son père possédait puis rentrèrent ensuite pour manger.

Le médecin arriva pendant la première heure du porc (21h00 à 22h00),juste après le dîner. Foon Kien se leva alors et Meixia ne se fit pas attendre. Les quatre invités acceptèrent la proposition de Foon Kien à les rejoindre pour voir le médecin œuvrer et éventuellement leur venir en aide.

Ils se rendirent dans une grande salle ou un cheval à la robe noire était allongé au sol sans Meixia. Foon Kien commença à s’approcher de lui et à le caresser pour le rassurer et gagner sa confiance puis s’adressa au médecin.

« Allez y vous pouvez vous occupez de lui. »

Le médecin s’approcha alors du cheval et commença à ausculter la patte arrière gauche de celui-ci. Gang n’aurait pas mis plus de temps à sortir son arme qu’il n’en fallut au médecin pour sortir de sa besace sa panoplie d’acupuncture. Meixia quand à elle arrivait avec un seau remplit d’eau chaude. Le médecin la remercia et commença à tremper le bout des aiguilles dedans avant de les piquer sur la jambe du cheval et quelques autres points vitaux. Meixia pendant ce temps avait rejoint son père afin de tenir le cheval tranquille.

Ils attendirent une bonne heure avant que le médecin commence à enlever les aiguilles. Une fois celles-ci enlevées il demanda à Foon Kien de l’aider à mettre le cheval debout. Une fois le cheval debout celui-ci commença à hennir de douleur et le médecin aida Foon Kien à le recoucher pour éviter que celui-ci ne se blesse plus.

Foon Kien regarda le médecin et lui demanda inquiet :

« Ce cheval est perdu il ne pourra plus remarcher n’est ce pas ? »

« Il reste un espoir encore pourtant. Les plus grands médecins en matière de chevaux se sont installés dans la capitale je pourrai emmener votre cheval là bas pour essayer de soigner sa jambe. »

« Je ne peux accepter sinon que feront les gens qui ont besoin de votre aide en attendant ? »

Le médecin le regarda et ajouta d’un air surpris :

« Vous n’êtes pas au courant j’ai cédé ma boutique pour aller m’installer à Handan ils manquent de médecins. Emmener votre cheval ne sera donc pas un problème vu que je pars demain en fin de mâtinée. »

« Et bien dans ce cas j’accepte votre proposition mais laisser ma fille vous accompagner dans ce voyage elle doit emmener des chevaux à Handan pour qu’ils soient vendus aux plus offrant. »

Zhijiang se permit alors d’intervenir afin de leur faire savoir que Handan était leur direction à tous et qu’ils pourraient faire marche ensemble. Cette proposition eut l’air de réjouir tout le monde étant donné la dangerosité du trajet. Foon Kien se tourna alors vers sa fille :

« Une fois ces chevaux arrivés à Handan tu seras libre de mener ta vie comme tu le souhaites. Cela fait déjà plusieurs semaines que tu désires découvrir le zhongguo et bien prend cet argent cela te permettra de subsister à tes besoins plusieurs mois. Et surtout revient dès que tu en as envie. »

Meixia embrassa son père et le remercia de tout ce qu’il avait fait pour elle jusqu'à maintenant. Le médecin repartit chez lui et tout le monde rentra se coucher car la route jusqu’à Handan était encore longue et qu’il fallait reprendre la route demain.

Le lendemain matin Meixia se leva dés la première heure du dragon (7h00 à 8h00) afin de préparer le long voyage qui l’attendait ainsi que celui de ses compagnons de route. Ensuite elle aida sa mère qui elle aussi s’était levée plus tôt qu’à l’accoutumé, à préparer un repas consistant pour préparer cette rude journée.

Quand à eux les quatre invités ne se firent pas prier quand ils furent réveiller au beau milieu de l’heure du serpent (10h00) pour aller manger. Tout le monde put manger à sa faim et ensuite faire un brin de toilette. Meixia alla chercher les chevaux qu’elle devait emmener. Chacun prit un cheval puis ils partirent vers le village de Chengteh chercher le médecin.

Après quelques minutes de marche ils arrivèrent devant une maison sur la porte de laquelle était accrochée une affiche où l’on pouvait lire Feng Sing Fung médecin.ils frappèrent à la porte et celui-ci ne tarda pas à leur ouvrir.

« je vous attendait justement. Pouvez m’aider à prendre quelques affaires Cela ne sera que l’affaire de quelques secondes. »

Gang et Chen Lun se portèrent volontaires et l’aidèrent à prendre quelques instruments de médecine. Ils chargèrent ceux-ci sur un des chevaux à l’aide de sacoches puis entamèrent la route vers Handan. Ils firent rapidement plus ample connaissance avec cet homme d’une trentaine d’années dont les cheveux commençaient déjà à grisonner bien que tout le reste de son corps semblait montrer une jeunesse extraordinaire.

Bien que faisant parti des notables du village Sing Fung portait un chang pao et des vêtements en lin alors qu’il pourrait se permettre le luxe de porter des vêtements en soie d’une légèreté bien plus commode. Le médecin avait prit soin de faire une atèle à l’animal blessé avant le départ ainsi qu’une anesthésie locale pour permettre à celui-ci de marcher sans douleur quelques heures. La route allait être dure et longue pour cet animal dont l’état préoccupait particulièrement le médecin.

Les compagnons de route qui étaient six maintenant voyagèrent pendant trois longues semaines vers Handan traversant plaines, collines, villages et forêt. Chaque jour chacun profitait du temps que passaient Gang et son maître à leurs exercices martiaux quotidiens pour s’adonner à leur propres occupations. D’ailleurs le maniement de la qiang pour zhijiang commençait à devenir en plus d’un art martial utile au combat, d’un esthétisme que seuls les plus grands maîtres arrivent à égaler. Gang quand à lui suivait l’apprentissage du maniement de la très dangereuse et difficile à manier chui qu’il appréciait particulièrement bien que peu répandue.

Chen Lun l’assassin s’entrainait avec eux tous les deux jours afin d’améliorer le maniement de son bishou qui lui a déjà miraculeusement sauvé la vie lors de sa dernière mission. Les autres jours il part à la recherche d’herbes et autres ingrédients servant à la confection de différents poisons et d’herbes curatives afin d’aide Sing Fung à soigner l’animal. Il aime aussi de temps en temps se lever au beau milieu de la nuit pendant le tour de garde d’un de ses compagnons afin d’améliorer ses compétences de déplacement et de discrétion.

Ren Kime quand à lui avait acheté un miroir dans un petit village et préparait différents talismans sur des plaquettes de bois. Il lisait beaucoup dans un bouquin consacré aux bases de l’exorcisme comment utiliser les sorts que tout alchimistes doit savoir utiliser et comment les préparer. La plupart de ses sorts nécessitait divers talismans utiles pour paralyser contrôler ou bien anéantir l’énergie Yang dégagée par les êtres n’ayant pas leur place dans ce monde.

Nu Meixia quand à elle emmenait les chevaux boire et se détendre dès qu’il y avait un peu d’espace pour ceux-ci. Sinon elle aidait Sing Fung à tenir l’animal calme et le rassurer. Elle s’occupait aussi de l’entretien de tous les chevaux afin que leur vente se fasse à bon prix et qu’ils ne ressemblent pas à n’importe quel cheval entretenu par un haras n’ayant pas la renommée de celui de son père. Pour le reste elle consacrait un peu de temps pour s’entretenir elle même et paraître aussi fraîche que la rosée du matin.

Sing Fung lui profitait de ce temps entièrement à s’occuper de l’animal blessé afin non pas d’essayer de le guérir car cela dépassait sa compétence mais de lui faire circuler son chi (énergie vitale) correctement au travers de sa jambe blessée ou bien de l’anesthésier avec l’aide d’onguent préparées à base de plantes. Souvent il anesthésiait l’animal grâce à ses aiguilles d’acupuncture qu’il avait au préalable passe dans sa préparation avant de piquer le cheval sur certains points vitaux de sa jambe.

De plus dès qu’ils passaient dans un village, ils faisaient en sorte de bien se reposer et de faire un stock de provisions pour éviter de chasser car nourrir deux personnes par la chasse est chose aisée mais six personnes est une autre histoire. A l’arrivée de ses trois semaines à chevaux Ils atteignirent le village de Tolun dans lequel une étrange agitation régnait.

Les habitants étaient entrain de courrir dans tous les sens sur la place du village. Certains rentraient dans leurs demeures pendant que d’autres en ressortaient avec leurs affaires. Seul un homme sur son cheval au milieu de la place restait immobile.

L’homme était vêtu comme un soldat avec une lourde armure de cuir renforcée de plaques de bronze. Cette homme ne portait pas l’insigne militaire du Zhao fit remarquer Meixia. En effet l’homme était un messager et il tenait à la main un message qu’il lisait aux habitants et répétait sans cesse:

« Habitants du Zhao, Handan la capitale du Zhao est sur le point de succomber aux attaques de notre voisin le Qin. Pour plus de sécurité votre roi Zhao Daoxiangwang vous demande de vous diriger vers la cité de Nao. Rassembler vos affaires et partez dès que possible vous y serez accueillis et protégez par notre armée ainsi que celle du Qi qui a promis de venir nous aider contre l’envahisseur. »

Une demie heure plus tard les derniers habitants partaient et le messager s’approcha du petit groupe qui n’avait pas bougé complètement abasourdi par ce qu’ils voyaient et entendaient. Il s’adressa à eux avec un certain énervement :

« Il faut vous en allez, ordre du roi. »

Zhijiang qui s’était remis plus vite que les autres de cette stupéfiante nouvelle lui rétorqua alors :

« Cette personne n’est pas mon roi et étant originaire du Yan le roi du Zhao n’a pas d’ordre à me donner. »,à quoi il ajouta d’un ton plus posé :

« Et vous qui êtes vous frère et qu’elles sont les nouvelles de votre capitale? »

L’homme surpris par la réponse de son vis à vis n’osa pas lui couper la parole et attendu qu’il ait terminé de parler pour répondre à ses questions.

« Je me nomme Xiao You Cheng et je suis un messager qui parcourt le Zhao pour faire transmettre les ordres du roi. A mon départ la guerre était bien entamée et la capitale Handan allait tomber sous les mains du Qin à moins d’un véritable miracle. A l’heure qu’il est la capitale doit être conquises et les derniers survivants massacrés pour le simple plaisir de faire couler du sang. »

L’homme semblait complètement perturbé par ce qui arrivait à son pays et ne put s’empêcher de laisser couler des larmes tout comme Meixia et Sing Fung eux aussi originaires du Zhao. De plus tout le groupe venait de prendre un coup au moral. Qu’allaient ils faire maintenant, où pourraient-ils aller maintenant que le lieu qu’ils souhaitaient rejoindre n’était pas accessible à causes des troubles actuels ?

Ce moment intense de tristesse et de confusion fut interrompu par le hennissement des chevaux. Le groupe remarqua alors que le cheval qu’ils voulaient aidé venait de mourir et le désappointement n’en fut que plus grand. Ce malaise s’accompagnait par tous du ressenti d’une présence qu’ils n’arrivaient pas à localiser.

Ils eurent à peine le temps de poser leur main sur le manche de leurs armes qu’ils aperçurent entre deux maisons une silhouette d’une créature imposante qui se dirigeait vers eux à vive allure. Sous le choc de ce qui leur arrivait personne n’eut le temps de prendre son arme correctement en main.

Ils étaient face à une créature avec une tête de cerf unicorne montée sur un corps de cheval. Son corps était totalement recouvert d’écailles, ses pattes quand à elles se terminaient par des sabots de bœuf, sa queue était celle d’un serpent et en plus de cela la créature possédait une paire d’ailes enflammées. Pas étonnant que les personnages aient ressenti sa présence, avec l’aura enflammée qui l’entoure cet être laisse présumer une puissance démesurée.

Quel soulagement ce fut pour eux de voir une telle créature arriver. En effet ils avaient reconnu une Kilin, créature mystique qui selon les légendes protègent le centre du zhongguo. De plus sa rencontre n’est réservée qu’à certains privilégiés. D’un geste lent chacun enlevait sa main de son arme pour ne pas effrayer la Kilin.

Celle-ci leur dit alors de monter sur son dos pour qu’elle les emmène à Shoucun capitale du Chu. Personne ne contesta le lieu de la destination sachant pertinemment que si ce lieu avait été choisi par un être céleste ce n’était pas sans raison. Ce lieu devait être inscrit dans leur destin tout comme leur rencontre. Mais Meixia demanda à la Kilin ce qu’allait devenir les chevaux. Sans hésiter la Kilin détacha les attaches de ceux-ci afin qu’ils récupèrent leur liberté. Suite à cela le groupe monta sur le dos de la Kilin et celle-ci s’envola.

Les ailes flamboyantes de la kilin n’eurent aucun mal à la faire s’élever malgré le poids qu’elle devait supporter. Les sept passager ne mirent pas de temps à se tenir de toutes leurs forces à la kilin car celle ci s’élevait à très grande vitesse vers les nuages puis d’un seul coup commença à aller droit devant elle. Malgré l’air qui fouettait leurs visages, aucun des sept passagers ne ressentait l’impression de vitesse et bien vite ils remarquèrent qu’il était inutile de s’agripper à la kilin.

Celle-ci ne fut pas surprise quand Zhijiang commença à lui adresser la parole.

« Pourquoi nous emmenez vous à Shoucun ? Aucun d’entre nous ne connaît le Chu et nous ne possédons pas les moyens nécessaires pour y survivre plus de deux semaines. »

« Ne vous inquiétez pas pour votre survie j’ai transformé votre argent en monnaie locale. En revanche le Chu est le meilleur endroit pour vous afin de vous rapprocher de votre condition de héros. Les dieux vous ont désignés parmi les mortels pour accomplir un fabuleux destin que vous devrez découvrir. »

« Mais comment le découvrirons nous si vous ne nous dites rien ? », intervint Gang.

La kilin murmura d’un air pensif :

« Sept royaumes, sept héros, une destinée commune … »

Ces paroles trottaient dans l’esprit de chacun sans qu’ils les comprennent pour autant. Il n’y eut plus un mot et au bout d’une heure de voyage ils arrivèrent à Shoucun alors qu’à pieds il leur aurait fallut plus de six mois. Ils ne manquèrent pas de remercier la kilin de les avoir écartés des combats et celle-ci donna le nom d’un shifu à Zhijiang qui leur sera utile dans leur quête. Le groupe décida donc de se mettre à la recherche de cet homme du nom de He Jinsong.

La kilin les avait déposé à quelques centaines de mètres de Shoucun et les
sept apprentis héros ne mirent pas de temps à rejoindre cette nouvelle capitale en expansion. Lorsqu’ils arrivèrent la ville était certainement aussi vivante que les grandes villes commerciales du Zhao.

Mais bien vite cette ambiance fut bouleversée par l’arrivée d’un homme à la stature imposante. Cet homme entièrement vêtu de blanc portait un ample pantalon ainsi que les épaisses chemises traditionnelles. Ses mains étaient posées sur le coude du bras opposé à l’intérieur de sa chemise et il avançait tranquillement dans la rue vers une sorte de promontoire. Lorsqu’il arriva près de celui-ci il grimpa dessus et commença par enlevé son chapeau conique laissant ainsi dévoiler un chignon fait à partir de sa chevelure brune.

Tout le monde s’était réuni autour de cet homme qui visiblement venait annoncer un événement attend par un grand nombre des habitants de Shoucun et visiteurs présents sur les lieux. Le groupe intrigué par cet homme suivit la masse pour entendre ce que l’homme venait annoncer. C’est alors qu’il s’adressa à la foule :

« Dans deux jours aura lieu le tournoi d’arts martiaux du shifu He jinsong. Il sera organisée sur ses terres et les participants devront s’inscrire le jour même à son manoir. Les règles sont les suivantes :
- Les combats se dérouleront à main nues.
- Les mises à morts et coups dangereux pour la vie des participants sont interdits.
- Pour remporter le combat un participant doit remporter cinq des neufs assauts face à son adversaire.
- Les abandons sont autorisés en cas de blessures trop importantes ainsi que les disqualification pour comportement irrespectueux envers l’adversaire.
Le vainqueur du tournoi recevra l’honneur de devenir l’élève de He Jinsong. »

Suite à cette intervention l’homme remit son chapeau et ses mains sous ses manches puis repartit d’où il était venu. Les compagnons se regardèrent et comprirent bien vite qu’ils devraient se rendre à ce tournoi. Mais où se trouvait les terres de He Jinsong ? Ils n’en avait aucune idée eux qui débarquaient dans cette cité depuis même pas une heure. La nouvelle ne mit pas longtemps à délier la langue des passants et le groupe entendit plusieurs hommes qui parlaient de s’inscrire à ce tournoi. Ils se renseignèrent auprès d’eux sur la direction à suivre puis se mirent en route pour le jiang hu( monde marginal ou beaucoup d’arts martiaux sont pratiqués et ou tout le monde est accepté. Ce sont des zones d’ombre non influencées par les sept royaumes du Zhongguo).

Ils marchèrent tout l’après midi et finirent par atteindre le manoir en question qui étrangement se trouvait proche de la capitale du Chu pour être dans le jiang hu. Mais tout montrait qu’aucune influence du royaume du Chu n’existait en ce lieu. Ils cherchèrent tous les sept à rencontrer He Jinsong mais il leur fut interdit de le rencontrer avant la fin du tournoi. En revanche il leur fut proposer une chambre dans laquelle il pourrait loger jusqu’à la fin du tournoi.

Le lendemain ils passèrent tous leur temps à s’entraîner pour le tournoi même si Meixia ou Sing Fung avait beaucoup plus de mal à se battre que Zhijiang et Gang qui malgré le manque de pratique du combat à mains nue semblait en avoir acquis les principes de base. Cette journée d’entraînement fut longue et éprouvante mais chacun se sentait prêt à participe au tournoi en attendant de pouvoir rencontrer le shifu.

Après une bonne nuit de sommeil ils se levèrent pour manger et ensuite rejoindre le manoir. L’heure du dragon (7h00) débutait à peine mais déjà de nombreuses personnes étaient présentes pour s’inscrire au tournoi. Beaucoup semblait inoffensif mais d’autres semblait maîtriser les arts martiaux correctement et ce tournoi serait un beau défi pour mettre ses talents de combattant à l’épreuve.

Lorsqu’ils purent enfin s’inscrire l’heure du dragon (9h00) touchait à sa fin. Il ne leur restait plus qu’une petite heure à attendre avant le début du tournoi. Au milieu de la première heure du serpent (9h30) les tirages des premiers combats étaient effectués et affichés en plusieurs endroits. Ceux qui savaient lire indiquaient aux combattants l’heure et le lieu de leur combat. Gang serait le premier du groupe à montrer de quoi il était capable.

Ce tournoi regroupait cent vingt huit participants. Les derniers arrivés pour s’inscrire étaient refusés pour faciliter le système de combat par élimination directe et conserver les chances de chacun. Après les cinq premiers combats Gang fut appelé pour combattre sur un lieu spécialement aménagé devant le manoir. La surface de combat était un carré d’environ six bu (9.6m) complètement dégagé.

Gang alla se placer sur la zone prévue pour le combat et son adversaire fit de même. L’homme qu’il allait combattre ne mesurait pas plus d’un bu (1.6m) et semblait aussi apeuré qu’un rat en cage en voyant Gang. Ces vêtements montrait son appartenance à la classe paysanne la plus pauvre et ses vêtements laissaient présager qu’il travaillait souvent dans les rizières à la récolte du riz.

Une fois les deux combattants en place un des élèves du shifu He qui avait la tâche d’arbitrer ce combat lança le premier assaut. Gang resta immobile en position défensive avec sa jambe droite en appui vers l’arrière et le bras opposé devant lui avec le coude formant un angle droit pour ne pas se laisser surprendre. Son adversaire pris son courage à deux mains et commença à balbutier un geste offensif que le shifu de son village lui avait appris. Gang contra cette attaque directe du bras droit avec sa main gauche en tendant juste le bras et contre attaqua avec l’autre bras pour donner un coup qu’il arrêta juste devant les abdominaux de son adversaire. L’arbitre accorda ce premier point à Gang.

Quand l’arbitre annonça le second assaut gang reprit la même position voyant que son adversaire avait l’air gêné lors du premier assaut. Celui-ci qui visiblement était venu tenter sa chance à tout hasard avait l’air perdu. Il hésitait à attaquer Gang de peur de se faire avoir comme la première fois. C’est alors que Gang le surprit en fauchant la jambe gauche de son adversaire avec sa jambe droite. Son adversaire trébucha et Gang se rua sur lui pour asséner le mouvement d’un coup de poing en direction du cœur qu’il retint bien évidemment.Gang menait désormais deux à zéro.

Dans le troisième assaut Gang ne laissa pas le temps à son adversaire d’esquiver le moindre mouvement. Dès l’autorisation de combattre il lança son bras gauche vers le plexus de son adversaire qui bien que touchant sa cible n’avait déjà plus de puissance. Le pauvre paysan avait l’air dépité de se faire malmener si facilement.

Lorsque le quatrième assaut fut lancer le paysan fut plus vigilant et décida d’utiliser plus la surface de combat. Il commença à tourner autour de Gang qui s’était remis en position défensive. Il avait remarquer que Gang cassait sa position pour se replacer face à lui et c’est ce moment qu’il choisit pour attaquer. Son mouvement de rotation étant de gauche à droite il lança sa jambe droite vers Gang qui se stabilisa vite fait et contra la jambe avec son bras gauche mais ne put riposter. Voyant cela le paysan harcela Gang en répétant la manœuvre une dizaine de fois d’affiler. Le coup suivant il enchaîna ce mouvement avec un coup de poing gauche que Gang esquiva en baissant la tête. Le paysan tenta dans le même temps un crochet du droit que gang bloqua de sa main gauche tellement le coup était lent et peu instinctif. Gang enchaîna ensuite par un coup de pied rotatif en pivotant vers l’arrière qui voyait sa jambe droite terminer dans le dos de son adversaire malgré une tentative d’esquive.

Le cinquième assaut fut une formalité pour le jeune élève de Zhijiang tellement son adversaire était impressionné par la vitesse d’exécution qu’il devait affronter. Le paysan se rua sur Gang en lançant des coups de poings à tout va que Gang esquiva par des mouvements du torse tout en reculant. Arrivé au bout de la zone de combat il fit un mouvement latéral et plaça un coup de poing à hauteur des côtes de son adversaire. L’arbitre déclara Gang vainqueur et les spectateurs ayant apprécié le combat félicitait les deux combattants pour ce spectacle même si celui-ci fut de courte durée. Après son combat Gang décida d’aller voir quelques combats avec son maître qui ne combattrait que le lendemain.