La jeune mage, la main levée comme pour essayer de l'arrêter, regardait son amie parcourir dans tout les sens sa chambre. Elle n’avait pas voulu la fatiguer ou l’angoisser ainsi mais elle était dépassée par la tournure que prenait sa révélation.
Elle s'y était préparé durant toute sa vie, ou plutôt simulacre de vie, mais un détail lui avait échappé : la réaction de ses amis. Comment raisonner quelqu'un alors qu'on sait pertinemment que cette chose est importante, une vie en jeu, comment lui dire que...ce n'est pas grave. Comment lui dire que si ses efforts sont vains il ne faudra pas s'en vouloir, tout aura été tenté.
Ce n'est que lorsque la couleur du dos de Morrigane vira à l'écarlate qu'Ezal sortit de sa stupéfaction et se lança sur elle pour la rattraper, bien que trop tard.
"Calme toi s'il te plait...je ne mourrais pas sur l'instant…"
Elle aida la prêtresse à se relever en souriant pour lui montrer qu'il n'y avait pas lieu de s'affoler, qu'il fallait y aller calmement et pour la rassurer, elle lui prodigua une caresse dans son dos et soigna ses blessures, bien qu’éphémèrement. Elle s’écarta ensuite pour laisser Morrigane finir.
"Si les prêtresses de Nali sont comme tu dis…est tu certaine que Nali les écouteront ?"
Elle inclina la tête sur le côté en s’emmitouflant dans le manteau que la rose noire lui avait posé sur ses frêles épaules.
"Les choses chères le sont de part leur rareté... Si tu es prêtes je le suis également."
Elle présenta sa main vers la reikonne qui la lui pris pour l'emmener jusqu'aux écuries.
Lundar les avait rejoint, son serment et sa jeune amie l'y obligeait et, qui plus est, à présent ceux qu'il devait protéger compté une personne de plus. C'est ainsi que les trois parcoururent les plaines enneigés puis le paysage changea peu à peu au fil du voyage. Ils arrivèrent au temple de Nali après plusieurs jours, l'épuisement ce lisait sur leur visage et plus particulièrement sur celui de la jeune mage, groguit et peu habitué à de tel chevauché. Mais malgré cette pérégrination, les richesses apporté et toute les volontés, les prêtresses ne purent rien, le mal restait incurable et le voyage du retour ce fit dans le silence...