Et entre Araxia...

Araxia suivit du regard la direction qu'indiquait Mityos.
Au début, elle n'aperçut rien, scrutant dans les ombres.
Puis la jeune fille vit une forme s'approcher, qui se dirigeait tout droit vers son maître.

L'animal avançait avec la fierté typique des félins.
Mityos présenta Araxia à Kim et inversement.

C'est alors que le félin quitta les jambes du jeune homme pour les siennes.
Elle se baissa, tendit la main vers le museau du chat pour qu'il la sente.
Elle sourit.

*Bonjour toi !*

Elle hésitait à le caresser, attendant le verdict de l'animal.

"Je pense que oui", dit-elle suite à la réponse de Mityos.
"Tu sais que tu es mignon, toi.", murmura-t-elle au chat.

Kim miaula comme pour donner son approbation.
Araxia caressa alors la tête du chat et pendant un instant oublia même la présence de Mityos.

Soudain un vent souffla, ramenant ses longs cheveux roux sur son visage. En écartant ses mèches, elle surprit le jeune homme, toujours debout, à la regarder.

Elle sourit.
"Je vous envie d'avoir un animal comme Kim. Il m'a l'air d'être un compagnon intelligent, il a su qu'on le cherchait et il s'est ramené mine de rien."
La jeune fille rit à cette pensée tout en continuant de caresser le chat.

"Vous l'avez acheté ou on vous l'a donné ? Je vous demande cela parce que... j'ai entendu dire que si on achetait un chat noir cela pouvait porter malheur..."
[HRP : il paraît que c'est vrai]

Elle pensa à la mère de Mityos et se mordit la lèvre inférieure, pensant avoir fait une gaffe.

"Enfin, ce n'est qu'une histoire...", dit-elle à moitié convaincue.
Elle baissa les yeux et chatouilla le cou du félin, qui ronronna de plus belle.

Araxia fit une dernière caresse à Kim et se releva.
Elle le regarda et regarda Mityos.

Les deux compagnons se regardaient. Elle frissonna.
Mais ce n'était pas le froid.
Elle avait ressenti un étrange lien entre ces deux-là.
*J'imagine des choses maintenant.*

Elle décida que la prochaine fois, elle ferait plus attention à leur comportement... S'ils se revoyaient.

"Et bien, je vous remercie pour m'avoir présenté Kim. Maintenant, je vais devoir y aller, il faut que je me repose."

Elle commença à faire demi-tour, prit s'arrêta. Comme prise d'une impulsion, elle se retourna vers le jeune homme et lui fit la bise.
"Merci pour cette soirée.", lui dit-elle.

Et elle s'en alla, le plus vite qu'elle put (mais sans courir), en direction de la taverne.

Araxia arriva à la taverne.
Elle se retourna, ne voyant personne, elle soupira.
Elle aurait aimé que Mityos la raccompagne.
Elle ne savait pas ni pourquoi ni comment, mais elle s'était attachée à la première personne qu'elle avait rencontré dans la capitale, aussi étrange soit-elle.

Elle tourna vers la porte et la poussa.
La jeune fille se dirigea vers le tavernier et lui demanda :
"Re-Bonsoir, reste-t-il une chambre ?"

Elle espérait qu'il en restait une de libre car elle n'avait pas réservé et commençait à avoir sommeil.

"Tiens ! Revoilà la p’tite dame d’ta l’heure", dit le tavernier. Celui-ci était en train d’astiquer un verre vide ; à un point qu’il devait plutôt le polir qu’autre chose : sûrement une manie de tavernier… "Et non, y’a plus d’chambres ma mignonne, mais je ne peux vous laisser dormir dehors, surtout vêtue comme ceci". Le regard d’Araxia se fixa sur le tavernier. Comme si cette petite brise pouvait m’être néfaste devait-elle penser. Mais profitant de la gentillesse du tavernier elle ne dit mot.

"Bon, vous avez le choix", ajouta-t-il. "Soit vous roulez sous une table comme notre fidèle Desica l’ivrogne ; soit vous tentez d’rejoindre une chambre à l’étage. Dieu sait combien un peu d’chaleur est bienvenue pour un homme. Vous pourrez même peut être gagner un peu d’argent si vous savez être gentille". Le Tavernier ne put retenir un sourire grivois à l’énonciation de cette proposition. "Sinon y’a ma grange, mais les porcs et les ch’vaux sont pas très propres. Et décidez vous vite, car j’ai pas qu’ca à faire moi !".

Les yeux d'Araxia se plissèrent et devinrent noirs.
Cet homme la traitait comme une vulgaire fille de joie et lui faisait des propositions malhonnêtes.

Elle leva une main, celle que Mityos avait soigné, ses cheveux se mirent alors à flotter derrière elle. Elle s'apprêtait à lancer un sort dont le tavernier n'allait pas se remettre...

Soudain ses cheveux retombèrent. Elle baissa la main.
En la levant, elle venait de penser à Mityos et à la réaction qu'elle avait eu lorsqu'elle s'était emportée.

*Laisse tomber*

Cependant ses yeux étaient toujours noirs et elle ne put s'empêcher de dire d'un ton dur :
"Vous critiquez les porcs, mais je suis sûre qu'ils ne vous accepteraient même pas dans leur soue."

Elle lança quelques pièces et dit :
"Je vais dormir dans la grange, et ceci paye les frais d'une de vos chambre."

Elle sortit la tête haute, sans laisser le temps au tavernier de comprendre ce qui venait d'être dit.

Une fois dehors, Araxia ne prit pas tout de suite la direction de la grange.
Elle resta dans la rue, adossée à un mur, observant la lune.
Le reflet de l'astre nocturne brillait dans les yeux de la jeune fille, rendant son teint encore plus pâle.

C'était sa première nuit à Lynsk et elle allait dormir avec des animaux.

*Un retour aux sources*
Cette pensée la fit sourire. Cela la surprit.
Bien des choses ont changé en si peu de temps. Elle arrivait même à trouver drôle certaines situations qu'elle avait vécu auparavant...

Elle resta là, sans rien dire, toujours à regarder la lune, sans pensée aucune.

Après un long moment, elle décida enfin de bouger et lentement se dirigea vers sa "chambre".

Araxia se trouvait devant l'entrée de la grange.
Elle soupira.
*C'est trop bête*

Elle entra.

L'endroit était rempli de paille, il y avait des cochons et des chevaux.
Elle aperçut une échelle qui menait à l'étage supérieur.

Elle décida d'y aller, elle n'allait quand même pas dormir avec les animaux.

Elle se fit une sorte de lit avec la paille et s'allongea.
Elle se trouvait juste au-dessous d'une lucarne d'où elle pouvait voir la lune.

Petit à petit, ses yeux se fermèrent...

Malgré la fatigue, Araxia eut du mal à trouver une bonne position.
Les yeux fermés, elle se tournait et retournait dans son "lit", elle semblait rêver.

Soudain, elle se réveilla et se redressa.
Elle venait de faire un étrange rêve. Elle s'était vu entourée d'une étrange lueur blanche.
Cette lumière était agréable, chaude...

*Un bon présage*

Elle secoua la tête et se rallongea. Elle mit son bras sur son front et regarda la lucarne.
La lune s'était couchée.
Hormis les sons produits par les animaux, il n'y avait pas le moindre bruit.

La jeune fille finit par se rendormir.

Araxia avait suivit les différentes rumeurs qui semblaient provenir d'un marché.
Au fur et à mesure que les voix se faisaient plus bruyantes et plus proches, elle ralentit le pas et commença à chercher ce qu'elle pourrait bien faire.
Elle savait cuisiner, reconnaître les plantes et avait quelques connaissances dans l'herborisme...
Malgré le pas lent, elle arriva sur la place du marché de Lynsk où des commerçants de tous types criaient pour vendre leurs marchandises.

Elle commença par regarder les boutiques installées le long de la place.
Arrivée face à une devanture d'apothicaire, elle décida d'y proposer ses services.
Elle entra.

Il n'y avait pas grand monde, la boutique semblait abondonnée.
Elle faillit partir en sens inverse lorsqu'en faisant demi-tour, elle tomba nez à nez avec une chose voûtée et poussiéreuse.

"Vous voulez quelque chose ?"
C'était l'apothicaire ! Il avait une voix caverneuse.

"Bonjour, je cherche du travail... Je peux vous aider à faire des potions ou à cueillir des plantes... Et..."

Le vieil homme leva la main pour la stopper et dit de sa voix rauque :
"Je n'ai besoin de personne !"

Araxia se redressa et défendit son point de vue, elle avait besoin de ce travail.
"Mais regardez dehors, les autres boutiques sont pleines à craquer et les échoppes sont combles, il n'y a que vous qui n'avez aucun client..."

Le commerçant voulu répondre mais la jeune fille ne le lui laissa pas le temps.
"Vous avez besoin de quelqu'un, je peux faire le ménage et rendre ce magasin plus attrayant, je peux vous aider avec les clients et ainsi répondre à une forte demande. De plus, ma présence vous rendra plus sympathique auprès des personnes !"

L'homme la regarda un instant et prit un air ironique.
"D'accord, si vous le souhaitez je vous engage. Mais attention, s'il n'y a pas de résultat avant la fin de ce mois-ci, je vous jette dehors...sans le moindre sous"

Araxia réfléchit, le vieux essayait de la rouler, la fin du mois était dans deux semaines et en plus elle ne serait pas payée...
Elle plissa des yeux.
"Donnez-moi le gîte et le couvert et je relève le défi en une semaine !"

Le vieux renard sourit, il semblait content de la jeune fille.
"Vous vous appellez comment ?"

"Araxia"

"Et bien ! Qu'est-ce que vous attendez ! AU BOULOT !!"

Surprise, la sorcière hésita, puis se dirigea vers l'arrière boutique.
Il fallait commencer par le ménage.

C'est avec une toile d'araignée sur la tête qu'Araxia finit de faire le ménage dans la boutique.

Le propriétaire a bien essayé de la décourager mais sans succès. Lassé, il finit par sortir, la laissant faire son travail tranquille.

La jeune sorcière passa toute la matinée à récurer les coins, les hauts d'armoires, les fioles de potions...
Elle fut interrompue plusieurs fois par des personnes curieuses et moqueuses qui dirent qu'il lui faudrait au moins un sort de nettoyage pour finir un jour !
A la fin, elle ferma la porte...

Lorsqu'elle s'arrêta enfin, elle se rendit compte qu'elle avait très faim et que la tête commençait à lui tourner. Elle regarda l'heure.

*Midi ! Ah oui, il serait bon de manger quelque chose maintenant.*

Elle avait repéré le coin cuisine à l'étage et décida de ne pas attendre l'apothicaire pour manger. Néanmoins, elle lui prépara aussi le déjeuner.

Durant le ménage, la jeune fille avait fait un inventaire rapide des potions présentes. Après manger, elle pourra en prendre quelques unes et faire un tour d'horizon dans la foule.
Les prix proposés par le vieil homme était tout ce qu'il y a de plus raisonnables, et elle comprit que la seule chose qui lui manquait était vraiment d'avoir une mine plus sympathique.

Une fois, son repas finit, elle inspecta une dernière fois la boutique, ferma la porte et commença la deuxième partie de son projet, le plus dur selon elle.