Une chapelle improvisée

Alnora accepta avec un sourire amusé le verre proposé par la jeune reikone qui s'éloigna aussitôt.
"Ne t'en fait pas souffla-t-elle à Arwenn, même si elle y avait mis du poison, j'ai quelques antidotes sur moi".

Les deux amies éclatèrent de rire.
Voyant Yoda arriver, Alnora l'interpella:

"Et Yoda! Comment vas-tu? Viens donc boire un verre avec nous! Nous cherchons Monyss, tu ne l'aurais pas vu par hasard?"

Faboz en était a son troisieme verre et il commencait a se calmer. Il vit alors que la salle était remplie et que des groupes par royaume se formaient.
Il avait quand meme l'air assez stressé. Soudain,il se figea quelques secondes et sortit en claquant brutalement la porte derrière lui.
Dehors,il siffla et Shadow apparut. Il monta tant bien que mal sur sa monture et disparut dans la brume.

Morrigane s'impatientait également.
Le père Valentin n'attendrait plus, elle en était bien consciente.

Elle revint près de Yoda qui tait en charmante compagnie.
"Je suis heureuse que tu réussises à trouver une compagnie agréable.
Elle lui sourit.
"Après ce blizzard, la chapelle réchauffe les coeurs..."

La jeune femme fut interpellée par TWL.
"Hélas mon cher...
Ils ont bien été conviés."
Elle regarda par la fenêtre embuée.
"Jespère qu'il ne leur est rien arrivés de funestes..."

Son regard se perdit ensuite quelque peu dans la contemplation d'Alizea qui entonnait une mélodie envoûtante...

Valentin avait accepté un délais supplémentaire par amitié pour la jeune prêtresse qui avait accepté de prendre sur ses épaules la direction de certains cultes noirs dédiés au "grand bonhomme de neige", semi divinité importante du peuple des Reikons.
Cependant le protocole exigeait une série de règles millénaires qui semblait échapper à cette très, peut-être trop, jeune personne.
Le prêtre fit un signe discret à un serf qui se tenait près de la porte afin qu'il puisse tout de même acceuillir quelques retardataires.
Il attendit la fin de la complainte de la brillante violoniste Lynskoise et s'éclaircit la voix.

Le silence se fit.

"Mes fils, mes filles...
Vous avez traversé le blizzard jusqu'ici,
Ou vous êtes venus de bien plus loin,
Des marais fertiles,
Des montagnes ardentes,
Des plaines verdoyantes.

Il marqua une pause.

"Asseyez vous sans choisir votre couleur,
Prenez repos, vous êtes frères aujourd'hui."

Il s'inclina doucement devant son assemblée.

"Le peuple sombre aime célébrer l'hiver,
Car les neiges pures effacent tout,
Les glaces gèlent les larmes
Et le vent balayent les rancoeurs."

Le père Valentin écarta les bras en grand.

"Et c'est aujourd'hui que l'hiver va commencer..."

D'abord, rien de sembla se produire...
Mais peu à peu, des flocons d'une légereté surprenante tombèrent du toit même de la salle.
Ils étaient si purs, si légers qu'on pouvait presque en distinguer les fines pétales de givre.
Ils se déposaient sur les sols et les invités sans fondre, sans provoquer le froid...
Ils disparaissaient tout simplement.

Un long cortège de jeunes garçons et de jeunes filles drappés de longues capelines noires entrèrent en psalmodiant.
Certains ne semblaient pas dépasser les 16 ans, c'étaient des novices des temples de Krali et du temple noir du grand bonhomme de neige et même quelques adeptes.
Ils portaient de grands cierges en argent et, au fur et à mesure de leur procession,
les chandelles allumées pour éclairer la chapelle s'éteignirent.
L'atmosphère se fit plus intime mais la pièce ne pouvait pas vraiment ête qualifiée de "sombre".

"Il est des histoires qui ne peuvent être comptées que par des personnes qui savent les raconter.
Je ne me hasarderai pas à expliquer ces choses obscures mais quelqu'un ici a habitude de réciter des contes..."

Il se retira derrière l'autel et appela Morrigane du regard.

Alizea n'avait pas encore reposé son violon,
Morrigane en profita pour lui demander un acompagnement musical.

"Mon histoire est une histoire tellement banale,
D'une simplicité enfantine,
Et d'une tristesse mortelle.
Une histoire de regards, les vrais,
De ceux qui se cherchent dans l'obscurité,
De ceux qui ne meurrent pas dans l'éloignement.

Et, il était une fois,
Car c'est ainsi que toutes les histoires doivent commencer,
Un grand roi vêtu de noir,
Une jeune fille aux cheveux d'ébène.

Il maîtrisait des choses inconnues, une magie de jadis,
Il faisait des jours de soleil où tombaient des rayons,
Il faisait des jours de froid où tombaient la neige,
Mais uniquement pour la réchauffer de ses bras.

La nature couvrait leurs jeux,
Ils s'aimaient dans les forêts de Lynsk dès l'aurore.
Ce matin, les lumières se lèvent,
Alors la belle accoure dans les bois et l'attend.

Mais les beaux oiseaux ne tiennent pas en cage,
Les jeunes filles restent les mésanges les plus imprudentes,
Pour un reflet aperçu dans les eaux d'un lac,
Elle y tombe, sa robe l'enfonce et les algues l'y noient.

Tant de tristesse pour le grand roi...
10 jours, 10 nuits Morgoth la chercha.
C'est alors qu'il la voit,
Dans le lac même où il avait caché l'alliance qu'il lui destinait.

Fou de douleur,
Ivre de chagrin,
Empli de regrets,
Débordant de larmes.

Il fit tomber la neige,
La fit tomber à jamais et ainsi,
Le lac gela et,
A jamais belle, elle resta.

Combien d'années resta-t-il à contempler son reflet?
Son corps fut recouvert de givre, de neige.
Mais tout deux restèrent là.
Là où, à jamais, leurs regards pouvaient se croiser.

La neige continue de tomber sur Lynsk,
Le grand roi est mort, vive le roi.
Mais son espoir et son amour demeure,
Aussi éternels que la beauté de son amante..."

Morrigane garda le silence un moment, les yeux fermés.
Les dernières notes s'envolèrent... Elle reprit la parole.

"Chez nous, il est coutume d'aimer les histoires au coin du feu,
les chansons devant un foyer crépitants,
ou les poèmes devant une cheminée.
Je laisse ma place à celui qui se sent une âme de poête ce soir..."

Elle descendit de l'estrade légèrement surélevée où se trouvait l'autel et rejoint Irvine Kinneas qu'elle salua d'un sourire radieux et de silencieux baisers sur les deux joues.

Ezal se leva en prenant une profonde respiration, regardant Morrigane qui l'encouragea de son sourire. Elle s'avança jusqu'à l'estrade puis dans une petite foulée la gravit avant de se tourner vers l'auditoire. Elle fit un tour d'horizon pour observer chacune des personnes présentent en commençant par le côté où se trouvait sa soeur par l'âme et l'esprit puis gratifia le père Valentin d'un très jolie sourire, son visage empourpré par l'excitation et l'intimidation.

"Hum...Sires et Dames..."

Elle pinça sa robe de part et d'autre pour la soulevé dans une élégante révérence.

"Il fut un temps où la lune et le soleil,
Leïra et Laethander s'aimant d'un amour sans pareil,
Se trouvait unie et inséparable,
Jouissant de ce que la vie leur offrait,
Sans ce soucier du Lendemain qui sans eux n'arriverait.

Un simple amour mais un amour véritable,
Qui fut brisé par le père de la lune irritable,
Dont les liens du soleil avait provoqués l'ire,
Et à jamais les sépara d'un sommeil,
Que l'amant ne pouvant brisé devait la laisser au réveil. "

La jeune magicienne regarda tout le monde en s'éclaircissant la gorge, inquiète de savoir si elle ne les ennuyait point avec son histoire.

"L'amour permet de réunir les opposer,
Elle abolie les frontières et les préjugés.
Une simple reikonne unie à un seizon.
Une double orpheline adoptée par une nouvelle soeur.
Une soeur aimante prête à tout les sacrifices pour la garder près de son coeur.

Il en va de même pour la Lune et le soleil.
Qui défiant le père s'unirent à nouveau.
C'est la preuve que rien n'est impossible.
Que nous devons honorer les dieux mais qu'ils ne sont maître de nos destins.
L'éclipse est une union sacrée,
Et vous tous qui vous demandez, Ce qu'ici assis vous faites.
La réponse et simple.
Vous êtes ici pour vous amusez, pour faire la fête,
Pour profiter de ce que la vie offre de plus beau,
Car si notre pays est froid, notre coeur est chaud.
Ce soir, parmi autre, nous fêtons cela, nous fêtons l'union du soleil..."

Portant doucement la main à son coeur en regardant Morrigane et en lui souriant heureuse.

'...et de la lune"

Alnora avait écouté avec une grande émotion les histoires contées par les deux jeunes reikonnes, et un grand sentiment de mélancolie l'avait emportée très loin de cette asemblée.
Son esprit s'égara vers le village seizon, où elle avait dû laisser Foster, qui souffrait depuis quelques temps d'une vilaine blessure que la jeune mage ne parvenait pas à soigner. Son époux tant aimé avait insisté pour qu'elle se rende à l'invitation de la reine Morrigane, arguant qu'on ne refusait pas un tel honneur lorsqu'on était chef d'un grand clan du royaume opposé.
Mais le coeur de la jeune femme saignait de cette séparation, et les histoires d'amour si belles et si déchirantes qu'elle venaient d'entendre la ramenaient inexorablement à sa tristesse.
Quelques larmes coulèrent le long de ses joues sans même qu'elle s'en rendre compte, lorsque la jeune violoniste interpréta sa mélodie magnifique.

Evea ne s'était pas assise comme le prêtre l'avait demandé mais se tenait à égal distance de la sortie et de l'endroit où se déroulait l'action de façon à pouvoir correctement voir ce qu'il se passait et pouvoir anticiper un éventuel piège.

Lors du récit des deux jeunes soeurs, Evea repensait à ses propres douleurs, sa propre enfance, ses parents qui ne purent vivre leur amour au grand jour.

C'était le genre de poème dans lequel chacun pouvait s'y reconnaitre.

Elle appréciait les histoires contées pour en avoir souvent entendu dans son enfance.
Ces histoires là étaient tristes.

Elle eût un sentiment de nostalgie et resserra ses bras contre elle.
ca pouvait laisser penser qu'elle avait froid.
Mais ces histoires la renvoyaient simplement à sa solitude.

Lors de l'interprétation de la musicienne, Evea ferma les yeux comme pour en apprécier d'avantage chaque note qui étaient bouleversantes.

Rey s'était assoupit sous le coup de la fatigue causé par le long trajet qu'il avait du parcourir.
Il se reveilla quand le pere valentin avait pris la parole.Il regarda la salle d'un air perdu avant de souvenir d'ou il était. La nombre de personne dans salle avait quasiment doublé depuis qu'il s'était endormi.

Il vit son grand ami Yoda dans un coin entrain de parler a Arwenn et Alnora, etant en froid depuis uncertain temps avec ces deux la, il decida d'écouter le discours du pere valentin.

Celui ci laissa la parole a Morrigane puis a Ezal. Les 2 poemes le laisserent sans voix et avant qu'il ait eu le temps d'y reflechir Alizea s'avancai deja sur l'estrade.
Elle entama son morceau et Rey se souvint alors d'un mauvais souvenir. Il se concentra donc sur les mouvements mouvements de la violoniste. C'était tout simplement hallucinant.
A la fin du morceau Rey failli aplaudir puis voyant que tout le monde était trop emu pour le faire il prefera se raviser.

Iris, comme la plupart des personnes présentes, était très émue par le poème de Morrigane et Ezal ... Mais la chanson de sa charmante soeur, Alizea lui avait provoqué un frisson suivit d'une sorte de boule dans le ventre puis vint les larmes.

N'aimant pas trop pleurer en public elle se plotit contre son mari.

"Il est bon de se souvenir des instants passés..."

Valentin se racla la gorge.

"Si quelques invités désirent se lancer dans un discour,
Dans une chanson,
Dans un poème,
Ou une chanson de chez eux,
Je leur laisserai la parole."

Il faillit s'en retourner derrière l'autel mais se ravisa à la denière minute.

"Si vous me permettez d'ajouter une chose,
Il serait de bon ton que la prêtresse noire aille passer une robe plus correcte pour la suite des festivités."

Il sourit avec bienveillance et, après un salut de cette dernière, il regarda Morrigane s'éclipser discrètement.
Valentin reprit sa place derrière son autel.
Il lançait des regards encourageants à l'assemblée.

Elmaril, assis a coté de sa femme écouta attentivement l'histoire et les poèmes. Il les trouva très beaux. A la fin de ceux ci, Iris vint se serrer a lui en mettant sa tête contre son torse. Elmaril la prit dans ses bras et lui embrassa la tête tendrement. Puis il lui chuchota:

"Allé mon amour, sèche tes yeux qui sont si beaux. En plus , je supposes que le moment de se ruer sur la boisson va arriver."

Il espérait que cette dernière phrase puisse lui redonner le sourire.